Entré à l’Ecole Polytechnique en 1872, il devient six ans plus tard le plus jeune capitaine de l’armée française. Il accomplit sa carrière dans le Génie. Sur le terrain, à Belfort, de 1878 à 1882, il réalise d’importants travaux de fortifications ; puis à Clermont Ferrand de 1891 à 1893, la caserne d’infanterie. Au Ministère de la Guerre de 1885 à 1891, il travaille sur les problèmes de fortification, de défense des côtes. A l’état-major de la 6ème brigade de Châlons-sur-Marne en 1896, il participe aux grandes manœuvres d’attaque et de défense de la place de Verdun.
En 1898, il est chargé par JOFFRE de plans d’attaque et de défense des places. La collaboration avec le futur Maréchal constituera d’ailleurs une dominante de sa carrière. De 1903 à 1907, il devient son bras droit comme Chef du bureau du matériel, lorsque JOFFRE est nommé Directeur du Génie. Il devient colonel le 26 décembre 1906.
Il devient lui-même Directeur du Génie fin 1910, et concomitamment Général de Brigade. Il occupe alors un rôle-clé dans les années d’avant-guerre : programme de construction de casernes dans le cadre de la loi des 3 ans, plans d’approvisionnements de munitions, de matériels, plans de mobilisation et de concentration des troupes. Le 31 juillet 1914, moins de 900.000 hommes sont sous les drapeaux ; 10 jours plus tard 4.000.000 d’hommes sont au front. On imagine mal aujourd’hui l’extraordinaire logistique qui a été mise en œuvre.
Le rôle du Général, devenu Général de Division en 1914, prend encore de l’importance après le début des hostilités. 170.000 sapeurs sont mobilisés dans une guerre de position qui s’étend des Flandres aux Vosges. Jusqu’en décembre 1916, dans cette guerre qui tue en moyenne 900 jeunes français par jour, le général est auprès du généralissime, un homme de confiance sur lequel il peut sans cesse s’appuyer.
D’ailleurs, peu après l’éviction de JOFFRE en décembre 1916, le général prend la responsabilité du Service des bois de guerre en août 1917. Quelques semaines plus tard, nos alliés américains débarquent en France leurs premières troupes, avec à leur tête le Général John PERSHING. Les besoins de l’armée américaine sont énormes, puisque leur effectif maximum atteindra 2.000.000 d’hommes. Le Général CHEVALIER saura répondre en temps et en heure et sa collaboration sera très appréciée de PERSHING.
Après-guerre, PERSHING le décorera au nom du Président des U.S.A. de la plus haute distinction américaine : la « Distinguished Service Medal ». Il sera fait Grand-Officier de la Légion d’Honneur en 1921.
Dans le cadre de ses hautes responsabilités, le Général, en liaison avec le Maire de CERILLY, a organisé à partir de 1915, à St Pardoux, aux Chamignoux, à Montaloyer des cantonnements militaires avec scieries où plus de 1 000 soldats français (du génie et territoriaux ) et 400 prisonniers (allemands et polonais) travailleront en permanence. En 1918 , ce seront environ 400 « engineers » américains qui cantonneront à Tronçais. Dans ses hautes fonctions et dans les moments les plus difficiles, le Général a toujours conservé un lien privilégié avec ses racines.