Marcel Héraud est né le 8 mai 1883 à Cérilly. Fils de médecin, il fit ses études au Collège Stanislas de Paris (que le jeune Charles de Gaulle fréquente en 1900-1909), puis à la Faculté de Droit de Paris et à l’Ecole Libre de Sciences Politiques. Après sa licence, il choisit de devenir avocat et s’inscrit au barreau de la Seine en 1912.
En 1914, à 31 ans, il est mobilisé. Sa conduite au front est remarquée. Il devint après-guerre membre actif de l’A.G.M.G.
Il entre dans la vie politique en 1919 en étant élu conseiller municipal du 6ème arrondissement (quartier Saint Germain des Prés) et conseiller général de la Seine en 1920.
Il est élu en 1923 vice-président du Conseil Municipal de Paris, et député de la 3ème circonscription de la Seine dès sa première tentative en 1924. Il s’inscrit à la Chambre des Députés au Groupe « Gauche Républicaine Démocratique ». Il est réélu en 1928 comme républicain de gauche. Il est à nouveau réélu en 1922 comme « Centre républicain ». Enfin, en 1936, il obtient son 4ème mandat consécutif, contre un candidat communiste et siège au sein du Groupe « Républicains Indépendants et d’Action Sociale ».
Au cours de ses 4 mandats et ses 16 années de mandat, Marcel Héraud deviendra un parlementaire aguerri siégeant successivement aux commissions des pensions, de l’enseignement, des mines et de l’énergie, et surtout des affaires étrangères, son domaine de prédilection.
Sa notoriété parlementaire est grande ; il est l’auteur de nombreuses propositions de loi sur des sujets variés, il est naturellement surtout reconnu dans le domaine juridique. Il rédige également de nombreux rapports dans de nombreux domaines : l’exercice de la profession de banquier, l’organisation du pays en temps de guerre … Il intervient très régulièrement à la tribune.
Il est l’un des parlementaires les plus en vue de la décennie 1930.
En 1930, remarqué par André Tardieu, il devient sous-secrétaire d’état à la Présidence du Conseil du 3 novembre 1929 au 21 février 1930 et du 2 mars au 13 novembre 1930.
En 1940, Paul Raynaud le choisit comme Ministre de la Santé, poste qu’il occupera du 21 mars au 5 juin 1940.
Le 10 juillet 1940, au Casino de Vichy, Marcel Héraud prononce un discours fort et émouvant sur le respect de la République. Une violente altercation l’oppose alors à Laval. Il votera néanmoins, malgré d’importantes réticences les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain.
Après le 10 juillet 1940, il se retirera de la politique et redeviendra avocat. En 1945 il défend devant la Haute Cour de Justice son compatriote cérillois, Jacques Chevalier.
En 1953, il est fait bâtonnier de l’ordre par ses confrères parisiens.
Il disparaît le 17 septembre 1960 à Paris, à l’âge de 77 ans.